Ce matin, c'est à la station de métro Gamla Stan que nous retrouvons les enfants. Gala Stan est la première île colonisée par les Suédois. C'est de là qu'est partie toute la ville de Stockholm.
Les enfants ont l'air fatigué mais ils sont contents de se et nous revoir. Nous suivons Mattias (le directeur de nos partenaires) à travers les ruelles : nous sommes en retard et le guide nous attend. Les enfants reconnaissent les rues par lesquelles nous sommes passés le premier jour quand nous avons été voir le palais royal.
Nous voilà dans la cathédrale. C'est une pasteur luthérienne qui nous accueille et sera notre guide. Quand les premiers habitants de Stockholm, organisés en village se sont installés, ils ont construit une église en bois. C'était une église catholique des prêtres catholiques venus du sud. Au fil des ans les habitants ont ajouté des chapelles et encore d'autres chapelles à la nef principale. C'était une église de style roman (dont on a vu la proportion par rapport à une maison suédoise ordinaire au musée d'architecture - photo avec maquettes en vert). Au début du XIXème siècle, cette église construite et ses ajoutes ont été détruits par le feu. Ils ont alors reconstruit une nouvelle église : belle cathédrale de style gothique. Plusieurs générations d'architectes ont dû s'occuper des plans pour l'ériger : sa construction a duré 200 ans environ. Sur la même photo de maquette en vert, vous pouvez voir les proportions entre la nouvelle cathédrale et l'ancienne église romane.
Au XVIème siècle, naissait avec Martin Luther, une réforme de la religion. Olaus, prédicateur de la cathédrale était très intéressé par ce mouvement réformateur et voulait importer la religion luthérienne dans son pays. Pour se faire, il avait besoin de l'aide du roi. A cette époque, le roi et le ministre se partagent le pouvoir l'un sur le politique l'autre sur le culte. En acceptant "d'aider" son ministre, le roi a vu son pouvoir doubler et pris de la folie des grandeurs a tué ministre, moines et moniales, détruit les monastères, pour rester seul maître à bord.
Dans la religion catholique, les messes et tout les textes ayant trait à la religion étaient dits et écrits en latin. Avec la religion luthérienne, le pasteur s'adressait à son peuple en suédois. Dans l'église une place royale était réservée au roi et à la reine dont le palais jouxtait la cathédrale. Ces places sont reconnaissables car elles sont surmontées de couronnes gigantesques.
Plus loin, la guide pasteur nous invite à admirer les grandes orgues tout en nous avouant qu'aujourd'hui la plupart de ses flûtes sont justes décoratives.
Puis elle nous parle de la légende de saint Georges. Il y avait dans un grand lac de Suède, un grand dragon qui avait mangeait les bateaux, les pêcheurs et tout le poisson. Pour le calmer, les pêcheurs devaient offrir des jeunes filles en sacrifice. Un jour arriva où ce fut le tour de la jeune princesse du pays. Le roi Georges ne put le permettre, il enfourcha une licorne (seul cheval capable de combattre les dragons) et de sa lance blessa à mort le dragon pour finalement lui donner le coup fatal de son épée vaillante.
Au XVIIIème siècle, lors de la grande guerre entre la Suède et la Norvège, le roi du pays, pria saint Georges et promit contre la victoire une belle statue pour rappeler son histoire. Le roi gagna la guerre et fit donc sculpter la statue de sains Georges terrassant le dragon. C'est une statue toute en bois peinte et recouverte de dorures. Seule la garniture de la couronne du roi n'est pas en bois (végétal) car ce sont des bois de rennes (c'est-à-dire de la corne).
Enfin, nous avons pu admirer (enfin de loin ! ) le plus vieux tableau de Suède qui illustre un phénomène lumineux observé au-dessus de Stockholm le 20 avril 1535.Ce jour-là on put voir dans le ciel six halos parés de faux soleils (parhélies) étincelants. On l'interpréta comme le signe annonciateur de la chute des puissances temporelles et le peuple se pressa aux églises. Olaus Pétri, le grand réformateur et prédicateur de la Cathédrale en tira prétexte pour raisonner Gustave Vassa (au moment des massacres des moines et monastères) et fit immortaliser le spectacle par Urban le Peintre.
En sortant de la cathédrale, nous nous dirigeons rapidement vers le palais royal avant de prendre la direction du musée Nobel. Les gardes sont toujours là (mais ce ne sont pas les mêmes que le premier jour évidemment puisqu'ils ne restent que 5 à 7 heures de garde). C'est dans ce palais que le roi et la reine de Suède travaillent. Ils y ont plusieurs bureaux en fonction de la tâche qu'ils ont à faire (réunion, rencontre internationales, signatures, rencontres avec les ministres, etc). Mais ils ne vivent pas dans le château.
Puis nous découvrons le musée Nobel. Vite trop courte. Nous avons juste eu le temps de découvrir qu'il existait plusieurs prix nobel : physique, chimie, littérature, paix, . Nous avons aussi vu pendus au plafond les panneaux représentant tous les prix nobel décernés depuis le premier (sans pouvoir lire les noms). Nous avons découvert que Nobel était un ingénieur industriel qu'il parlait 5 langues dans lesquelles il écrivait 20 à 30 lettres quotidiennes à ses amis, famille et personnalités lors de ses nombreux voyages autour de la terre (voir la photo du planisphère, chaque épingle blanche représente un pays visité par Nobel). Nous avons aussi fait des ateliers pour nous aider à comprendre la différence entre chimie (constitution de la matière) et physique (interaction des matières entre elles) et inventer différentes histoires à partir des mêmes images simplement en les mettant dans un autre ordre. Trop courte cette visite.
Après un rapide lunch dans les sous-sols du musée d'art moderne et d'architecture, nous avons eu une animation sur la construction des bâtiments avec une guide. Au départ (préhistoire) les gens construisaient des maisons avec des branches et de la peau, puis avec du bois et de la terre. Quand les romains sont arrivés ils ont amené avec eux la construction en pierre taillée. La guide nous montre avec des blocs de bois (représentant des pierres taillées) comment ils construisaient des ponts avec des arches puis nous demande où, ce matin, nous avons pu observer la même technique de construction (réponse - pour construire les voûtes qui soutiennent le toit de la cathédrale). Puis elle nous dirige vers une maquette construite en bâtonnets : cela représente un ascenseur et un grand pont construit de métal. Le truc pour obtenir une structure stable et qui peut traverser des longues étendues c'est de partir de triangles pour construire les éléments. Enfin elle nous explique à partir d'une maquette de la tour de contrôle de l'aéroport d'Orlanda, l'histoire de son architecture. Le dieu Odin (le chef des dieux vikings) avait sur ses épaules perchés, deux corbeaux. La tour à l'allure de deux corbeaux qui se tournent le dos et surveillent l'horizon. Elle est constituée d'étages de bois et de verre en alternance. Dans les parties en verre, on peut lire un texte écrit en lettres grandes de 50 cm, un texte de saint Exupéry traduit en suédois. Tout en haut, les contrôleurs du ciel attrapent le mal de mer à cause des balancements de la tour en fonction du vent. Pour palier à ce mal, ils portent un bracelet avec une petite boule qui presse sur l'intérieur du poignet et permet par un méridien chinois de calmer la zone du cervelet qui commande l'équilibre.
La visite se termine par un petit défi de construction. Le groupe des enfants belges est coupé en deux équipes. Chaque équipe (2 belges, 1 turque, 1 anglaise, 2 suédoises) doit construire une tour la plus haute et la plus stable possible avec les matériaux qui sont donnés : des baguettes de plastique de 40 cm de long, une paire de ciseaux et un pistolet à colle. Pour tester la stabilité de l'édifice, l'animatrice posera sur son sommet des plaques de bois (d'un certain poids) pour réussir son contrat, il faudra que la tour puisse en supporter au moins 3. Les deux équipes de Belgique ont fait un super travail : haut et stable. Cependant sans utiliser les même techniques même si toutes les deux partaient de structures en triangles.....
Finalement, nous avons pris un ferry pour nous ramener au centre de Stockholm où les enfants ont repris de métro pour retrouver les familles.
Quelle belle journée !!!!! Magnifique. Vivement demain : nous allons patiner.
(Hum,hum disons que c'est la version des enfants. Pour Vincent et Michèle, la joie anticipée n'est pas réellement au rendez-vous)